Silence troublé [libre]

Comète avançait doucement à travers la grotte, n'entendant seulement le bruit de ses sabots qui frappaient la roche dure. Soudain il s'immobilisa. Il avait entendu un bruit. Faible, mais tout de même perceptible. Il attendit quelques minutes avant de reprendre sa marche. Il continuait de s'enfoncer dans les ténèbres où l'air se rafraîchissait de plus en plus quand ce bruit, encore le même, revint. Il s'immobilisa à nouveau pendant qu'un frisson lui parcourait le dos. Il avait l'impression de perdre ses sens, il ferma les yeux. Il ne vit pas la silhouette arriver derrière lui.

Cela faisait plusieurs jours que Feuillage voyait Comète partir. Les rares moments qu'il passait au camp, et bien... On dirait qu'il n'est pas là. La jument cob, s'inquiétant pour tout le monde, a décidé de suivre l'étalon. Quand il le vit pénétrer dans la grotte des murmures, elle le suivit. Elle n'était jamais allé dans cette grotte, mais aujourd'hui, elle y entra. Elle marcha un moment, et entendit des voix. Elles prononçaient des mots que la cob ne comprenait pas. Croyant que c'était Comète, qui lui faisait une mauvaise farce, elle accéléra. Jusqu'à ce qu'elle comprit ce que les voix disaient :

"Enfin... Les chevaux sont revenus... Les temps de sang et de terreur vont commencer... Enfin... Ils sont revenus vers nous..."

Feuillage hoqueta. Les temps de sang et de terreur ? Les chevaux sont revenus ? Elle mumura :

"- Qu'est ce que cela veut dire... ?"

Les voix s'arrêtèrent, avant de recommencer. Le plus terrifiant, c'est qu'elles répondaient à la juments cob :

"Fais attention à celui qui ne semble pas exister, Feuillage... Les temps de sang est de terreur vont pouvoir commencer..."

Feuillage sentit une terrible odeur. Celle du sang. Elle regarda derrière elle. Une vague de sang venait vers elle, et dans ce sang, on pouvait voir, de temps à autre, des os blanc, contrastant avec cette vague poisseuse. Feuillage hurla, avant de courir. Et là, devant elle, un immense cheval noir se dressait, les yeux rouges, comme si du sang avait formé ses yeux. De longues flammes noires encerclaient son corps.


"Les temps de sang et de terreur vont pouvoir commencés"

Semblait dire ce monstrueux cheval, et les os de cette vague. Feuillage ferma les yeux, et hurla de peur.

Elle rouvrit les yeux. Elle était allongée par terre. La cob regards autour d'elle. Rien. Ni la vague, ni le cheval. Rien, a part l'odeur du sang, le souvenir des yeux de ce cheval, et cette phrase. Les temps de sang et de terreur vont commencés. La jument se releva, frissonnante. Avait elle rêvé ? Quand s'était elle endormit ? Pourquoi cela avait il semblait si réel ? Pourquoi cette phrase ? Qui était ce cheval ? Pourquoi serait elle revenue ? Quels temps ? Tant de questions sans réponses. Pourquoi elle ? Une simple guerrière parmis tant d'autre ?

Elle vit une silhouette équine. Le souvenir du cheval noir lui revint, mais ce n'était pas lui, C'était Comète. Elle s'avança vers lui, et lui demanda d'une voix si essoufflée, qu'on pourrait croire qu'elle avait courut de la porte des enfers jusqu'au territoire des plumes :

"- Comète ? Tu... N'as rien entendu de bizarre ?"

Comète sursauta au son de la voix de Feuillage, puis,  la reconnaissant, il fut soulagé.

- Ah Feuillage, c'est toi !

Il fut déstabilisé par la question de Feuillage mais répondit :

- Euuh ... Non, enfin à part toi qui vient d'arriver...

La tête de Feuillage se mit a tourner. Elle n'était pas folle, elle avait entendu ces voix ! Et puis... Cette sensation d'avoir été plongée dans un lac de sang... Elle secoua sa tête. Il faut qu'elle dise cela à Griffe de Lune... Mais au fond, il ne pourrait rien faire.  Il n'y a pas d'autre solutions... Il fallait qu'elle voit le seul cheval de cette vallée qui connait le sang et la terreur. La déesse de la mort. Elle dit à Comète, pour se changer les idées :

"- sinon... Je venais pour te voir. Pourquoi es tu dans les nuages toute les journées ? Tu as besoin de parler à quelqu'un ? Ne t'inquiète pas. Je suis muette comme un sabot."

Comète la dévisagea.

- Tu ... tu dis que je suis dans les nuages ? ... Ah ...

Il ne savait pas quoi répondre, il se faisait discret mais ne pensait pas qu'il était dans les nuages.

- Je ... Je ne faisais pas vraiment attention à ça ... Mais tout va bien, si ça peut te rassurer.

"-  Tu es sur ? On ne dirait pas."

Insista t elle

- Oui je t'assure !

S'exclama-t-il un peu trop fort. Le son de sa voix résonna dans la grotte et il dit plus doucement :

- J'essaierai de parler plus alors.